jeudi 20 décembre 2012

Un « silence » de plus en plus embarrassant…

C’est quasi quotidiennement que nous nous nourrissons de déclarations médiatiques plus ou moins fracassantes mises en exergues par les chaînes d’information continue ou les murs « Facebook » que nous nous sommes bâtis. Les échos raisonnent de tous les côtés… et nous finissons la journée gavés d’infos qui passent d’une oreille à l’autre sans laisser de traces ou presque.

Le « bruit » des médias me semble cependant étonnamment contraster avec le « silence » du monde chrétien (parmi d’autres) sur un sujet qui pourtant a fait la une des journaux télévisés ces dernières semaines. Etait-ce un manque d’intérêt ?... Le sentiment d’une « routine » ou d’un épiphénomène supplémentaire dans une guerre sans fin opposant Juifs et Arabes ?... Ou ce silence est-il révélateur d’une réalité plus embarrassante ?...

Il y a d’abord eu le conflit armé, certes limité à quelques jours seulement, entre le Hamas et Tsahal. Il est vrai qu’il n’y avait pas vraiment de quoi « faire » de nombreuses « unes », le nombre de morts ayant été plutôt réduit comparativement au conflit syrien voisin. Quelques jours après, il s’est agi de l’adoption par l’ONU de la Palestine comme Etat observateur non membre de l’organisation des Nations Unies. Le monde « chrétien » est demeuré quasi silencieux. Pas un mot ou presque, dans un sens ou un autre. Anecdotique diront certains. Ce vote ne change rien à la situation sur le terrain. Le conflit demeure aussi inextricable. C’est à la fois « vrai » et « faux ». Et les Chrétiens se devaient de réagir… Le vote de l’ONU a effectivement amené un réel changement politique sur le fond du conflit.

LA RECONNAISSANCE D’UN ETAT INEXISTANT

Voilà une différence qui sur le fond modifie les moyens d’action de la nouvelle entité palestinienne. Même si l’Etat de Palestine ne dispose pas d’un droit de vote à l’ONU, son nouveau statut lui permet de dialoguer d’égal à égal avec n’importe quel autre Etat. Il peut participer à toutes les instances de l’ONU, notamment recourir à la CPI (Cours Pénale Internationale) pour faire valoir ses « droits ». Plusieurs responsables palestiniens ont déjà fait savoir qu’ils menaceraient de le faire contre Israël. Mais qu’est-ce donc que la reconnaissance de cet Etat qui n’a aucune frontières établies, aucune capitale historique, pas même un peuple dont on puisse établir l’histoire en rapport avec une terre depuis des siècles (de nombreux textes et témoignages, notamment d’Arabes, infirment les déclarations palestiniennes et notamment celles mensongères de Mahmoud Abbas à l’ONU, qui établissent l’existence de la Palestine sur l’ensemble de ce qui est Israël aujourd’hui – voir les articles disponibles à la rédaction du BI). C’est ainsi que la reconnaissance de la Palestine comme Etat passe nécessairement, dans la bouche de Mahmoud Abbas, par la négation de l’histoire et du peuple d’Israël sur sa terre. Il s’agit rien de moins que d’un renversement des réalités historiques au bénéfice de la Palestine, énoncé dans un discours officiel aux Nations Unies, et sans que personne ne s’en offusque. Or, la négation pour ainsi dire « approuvée » par l’ONU lors de ce vote, représente en quelque sorte une atteinte aux fondements même de la foi chrétienne. Le vote « historique » de reconnaissance de la Palestine par l’Assemblée Générale de l’ONU le 29 novembre 2012 constitue une étape décisive vers la délégitimation d’Israël et un retournement des Nations du monde contre le peuple d’Israël. Par ailleurs, avec ce vote, indirectement, c’est aussi la foi chrétienne qui a été qualifiée de « mensonge ». Où donc a-t-on entendu une voix chrétienne dissonante pour dénoncer l’usurpation et le mensonge ?...

LA RECONNAISSANCE DE LA HAINE COMME PRINCIPE EXISTENTIEL

Fort de son succès diplomatique, le Fatah de Mahmoud Abbas, qualifié de « modéré » et chaud partisan de la paix par les Occidentaux, semble avoir retrouvé le chemin de la réconciliation avec le Hamas, le mouvement terroriste palestinien (inscrit pourtant sur la liste des organisations terroristes de l’UE) qui prône la destruction d’Israël et l’établissement d’un califat islamique. Parallèlement à cela, un récent sondage indiquait une hausse importante de la popularité du Hamas dans les territoires disputés et, à 88%, un soutien de la population palestinienne à des actions armées contre Israël. La culture et l’enseignement de la haine sont durablement ancrés dans la société palestinienne. Ce ne sont évidemment pas les mensonges du Président de l’Autorité palestinienne à l’ONU qui vont aider à bâtir la paix avec le voisin israélien. La communauté internationale préfère fermer les yeux sur le culte de la haine devenu le principe existentiel des Arabes palestiniens. On ne s’imagine à aucun moment en paix avec son voisin. Le conflit israélo-arabe nourrit en permanence la haine afin de ne jamais aboutir à la paix et ne jamais devoir reconnaitre Israël comme l’Etat des Juifs. Le vote de reconnaissance de la Palestine à l’ONU a pour ainsi dire entériné ce principe de haine et d’existence que pour la disparition d’Israël. Là encore, pas une voix ne s’est élevée pour dénoncer la pseudo construction d’un Etat basée sur la haine de l’autre. Bien au contraire, le monde s’est empressé de condamner Israël pour ses projets de constructions de logement à Jérusalem-Est, refusant d’avance toute reconnaissance juive sur Jérusalem, au profit du mensonge arabe.

L’ISOLEMENT D’ISRAËL ET… DU PEUPLE JUIF

Plusieurs dans la classe politique en Israël s’inquiètent de voir au fil du temps la popularité de l’Etat hébreu s’éroder, Israël être marginalisé, dénoncé par l’ONU et les grandes nations du monde. Les vrais amis d’Israël se font de plus en plus rares. Quelles que puissent être les décisions politiques des chefs d’Israël, les torts sont toujours de leurs côtés. Plus le peuple juif tente de se protéger en érigeant des barrières de sécurité et en rendant hermétique ses frontières, plus il est dénoncé pour ses mesures unilatérales empêchant les Arabes d’entrer sur son territoire. Les dirigeants d’Israël n’ont sans doute pas toujours été très avisés dans leurs choix, mais il est un fait qu’Israël est montré du doigt par la communauté internationale comme l’empêcheur d’aboutir à une paix durable au Moyen-Orient et même dans le monde. Et plus encore qu’Israël en tant que nation, ce sont les Juifs eux-mêmes qui sont accusés d’être la cause des troubles de ce monde. Alors bien sûr, au-delà de la haine et de l’universel sentiment d’hostilité à l’encontre des Juifs, le lecteur et croyant de la Bible discerne dans les temps que nous vivons une réalité spirituelle dans laquelle l’isolement d’Israël et du peuple juif sont les signes d’évènements eschatologiques pour lesquels nous nous devons d’être attentifs. Cette attention n’est cependant pas celle du spectateur, comme si nous étions au cinéma, assis confortablement dans un fauteuil en velours. Nous sommes également acteur du présent et à ce titre nous ne pouvons pas rester « neutres » ou en marge comme si rien ne nous affectait. Le monde chrétien serait-il devenu « aveugle » ?... Indifférent ?... Sourd ?... et même muet face à la détresse et l’isolement d’Israël et du peuple juif ?

Il y a encore fort heureusement des Chrétiens qui aujourd’hui se lèvent et se rangent au côté des Juifs et d’Israël pour rompre son isolement et soutenir « ce » frère aîné. Les temps deviennent cependant difficiles et le prix de cet engagement deviendra de plus en plus « coûteux ». On serait en droit d’attendre des dirigeants chrétiens, notamment protestants et évangéliques, un peu plus de « courage » pour prendre position au côté d’Israël, car au bout du compte, la défense d’Israël est aussi la leur. Il ne s’agit pas nécessairement d’apporter un soutien politique béat, mais de reconnaître la vérité réelle telle qu’elle se présente et surtout le conflit spirituel sous-jacent qui alimente et attise le feu des hostilités. Renvoyer dos à dos les protagonistes ou ne voir que les effets d’un faux conflit territorial ne sont rien d’autres que de l’aveuglement volontaire et l’adhésion aux mensonges de l’adversaire. Le sort des Chrétiens du Moyen-Orient, notamment ceux qui aujourd’hui sont en péril en Syrie, doit nous préoccuper et Israël est probablement l’une des dernières cartes susceptible de sauver leur mise.

Je sais bien qu’il y a dans notre pays bien des sujets de société pour lesquelles beaucoup de choses sont mises en œuvres, à juste titre d’ailleurs. Ils sont de réels défis que nous devons relever en prenant des positions fermes quitte à se « marginaliser » dans une société qui refuse de plus en plus les repères fondamentaux de la Bible. On peut craindre cependant que s’agissant d’Israël, l’engagement chrétien soit plus timoré. Je voudrais croire que non.

Le silence est d’or dit-on. Faisons en sorte qu’il ne devienne pas coupable.

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