samedi 21 mars 2015

APRÈS LE TEMPS DES ÉLECTIONS ISRAÉLIENNES… UNE MISE AU POINT S’IMPOSE !

Tous les sondages donnaient au mieux une victoire étriquée de la gauche contre un Likoud atone à l’issue d’une campagne « dure » où les candidats n’ont rien lâché, s’empressant de répondre vertement à toutes les critiques, quitte à verser dans la démagogie. Bref ! Une campagne électorale israélienne « normale » diront certains.

Vraiment ?... Les médias hexagonaux, comme à leur habitude, ne cachaient pas leur parti pris. C’est que le « Bibi » n’était pas présenté sous les meilleurs hospices. Le sobriquet du Premier ministre israélien, quoiqu’en apparence sympathique, continuait de résonner faux dans la bouche des journalistes. Celui-ci était au mieux présenté comme un farouche nationaliste, un politicien doué ou rusé, au pire comme un fasciste à déboulonner au plus vite.



C’est qu’à l’heure de la mondialisation, le nationalisme, où qu’il soit, fait mauvais genre. C’est un régime dépassé, aux accents totalitaires. S’agissant d’Israël, celui-ci est même perçu comme le modèle par excellence à bannir du monde civilisé.

Au bout du compte, les résultats ont démenti les sondages. Benyamin Natanyahou, qui avait lui-même provoqué ces élections anticipées – faute d’arriver à réunir une coalition stable – se trouve à présent en mesure de gouverner avec une majorité plus large et avoir les moyens d’imposer sa politique aux quelques « petits »partis susceptibles encore de le « faire chanter ».

Barak Obama, de son côté, s’était même immiscé ouvertement dans la campagne israélienne, soutenant financièrement et par des conseillers les représentants de la gauche israélienne avec l’intention claire de faire « battre » Bibi. Peine perdue.

La victoire de la droite, très nette, va donner assurément de l’autorité au Premier ministre. Elle a cependant révélé une certaine fracture au sein de la société israélienne. Le parti dit « sioniste », arrivé en seconde position avec 6 sièges de retard derrière le Likoud (droite), était en fait composé de deux partis (les « travaillistes » - la gauche socialiste classique – et le parti centriste « Kadima »). Mensonge ou paradoxe, de ce parti, certains des candidats à la députation n’ont pourtant pas caché leur antisionisme, déclarant, entre autres, refuser d’envoyer leurs enfants faire leur service militaire obligatoire. Il convient de rappeler aussi que la nouvelle législation relative à ces élections obligeait certains « petits » partis à essayer de se regrouper pour arriver à avoir une représentation au parlement (il fallait un pourcentage minimum de voix pour obtenir un siège).

C’est ainsi que nous avons vu les trois partis arabes se réunir pour obtenir au final 14 sièges. La presse s’est bien entendu précipitée pour affirmer qu’il s’agissait d’un succès de la démocratie et de la représentation arabe en Israël (inimaginable dans un pays arabe avec une minorité non musulmane). À y regarder de plus près, on réalise que ces trois partis ont bien peu de choses en commun : le premier est un parti communiste laïque, le second est un parti nationaliste nassérien et le troisième est islamiste. On peut parier que leur unité de façade ne dépassera pas les quelques jours.

Ce qui est vraiment frappant dans la démocratie israélienne, en l’observant de France, c’est cette façon dont les Israéliens « supportent » en leur sein des représentants arabes ou de la gauche qui ouvertement s’affichent antisionistes et qui prônent même la fin de l’état juif, soutenant les ennemis déclarés d’Israël. C’est un peu comme si en France, à la veille de la première ou de la Seconde Guerre mondiale, on autorisait au parlement que soient élus des députés ouvertement proallemands ou franchement nazis, qui demanderaient la fin de la France aux Français et sa transformation radicale en un état multiculturel. Ces derniers seraient sans doute rapidement arrêtés et démis de leurs fonctions.

En Israël, rien de tel. Et même si ces derniers sont minoritaires, rares sont les actions judiciaires menées contre ces représentants au parlement, ouvertement hostiles à Israël.

Certes, les élections sont à présent derrière nous et il va bien falloir avancer. De discussions de paix avec les Palestiniens ?... Ils ont déjà, par la voix de leurs représentants, annoncé qu’ils poursuivraient les dirigeants israéliens en justice (à la CPI notamment), qu’ils rompaient la collaboration sécuritaire et qu’ils maintenaient leur politique de propagande radicalement antijuive, soutenant le Hamas et leurs alliés. Peu de choses à espérer donc de ce côté-là pour le moment. Barak Obama va sans doute mettre la pression sur ce dossier et poursuivre l’action de soutien aux mouvements ouvertement hostiles à Israël en Syrie. Et oui ! Vous avez bien lu et je n’exagère rien. Le dossier iranien va continuer d’envenimer les relations bilatérales… au moins jusqu’aux élections américaines, dans deux ans encore. En attendant, la politique américaine conciliante avec l’Iran va conduire les états de la région dans une course à l’armement nucléaire… pas très rassurant tout cela !

Le Premier ministre ne devrait pas non plus s’ennuyer sur le plan intérieur. Les indicateurs de l’économie israélienne sont certes plutôt bons, mais ils ne profitent pas à tous et la crise du logement parasite sévèrement l’ambition d’un Bibi qui espère bien finir sa carrière politique sur une note des plus positives.

Un autre aspect, sur lequel nous Français avons des attentes, c’est ce qui sera proposé pour aider l’alya des Juifs de France. Croyez bien que sur ce plan, tous les Juifs de notre pays vont être particulièrement attentifs aux décisions prises par le futur gouvernement israélien, car de la France, il n’y a plus de surprise à attendre je le crains.

Guy ATHIA

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