mardi 10 avril 2018

Message de vie ! Message de mort !

Paradoxalement, le message de Yéchoua’ adressé à l’humanité est à la fois porteur de vie pour les uns et condamnation pour les autres. En effet, ceux qui accueillent favorablement l’annonce du pardon des péchés par le sang de Yéchoua’ sont déclarés « justes » devant Dieu en vertu de leur foi, tandis que ceux qui la rejettent voient en quelque sorte leur condamnation « confirmée ». Car tous les hommes sont sous le coup de la condamnation du péché dont ils sont esclaves.
L’évangile de Jean souligne bien que Yéchoua’ n’est pas venu pour « condamner » les hommes, mais pour les racheter par le don de sa vie (Jean 12.47). Que penser alors de ceux et celles qui demeurent indifférents au témoignage d’un si grand amour, un don si parfait du Messie d’Israël ?



Nous venons d’achever la semaine de Pessa’h, l’occasion de se souvenir d’une délivrance opérée par Dieu il y a près de 3500 ans. Bien plus qu’un souvenir, la fête est une invitation personnelle à considérer le sang versé comme le seul moyen donné par Dieu pour racheter la vie de son peuple. À cette époque, il n’y avait pas d’autre issue possible que de se réfugier à l’abri du sang de l’agneau répandu sur les linteaux des portes. Le sang est le signe du Salut pour les israélites, mais il est aussi le signe d’une condamnation terrible pour qui n’avait pas cru les paroles de l’Éternel prononcées par Moïse. La mort a frappé les Égyptiens cette nuit-là. Peut-être aussi quelques israélites incrédules.
Quand on y réfléchit, Pessa’h n’a pas été que la délivrance d’un peuple d’esclaves. Pessa’h a été aussi l’affranchissement spirituel d’hommes et de femmes par le sang versé, c’est-à-dire la mort constatée.
Rappelons-nous que sans la protection du sang, Israël ne serait pas sorti d’Égypte. Le chant traditionnel de Pessa’h - « dayenou » - nous rappelle, s’il en était besoin, que tout commence par le sang versé de l’agneau innocent et que c’est lui qui est au cœur de la célébration. Mais qui peut imaginer un seul instant que le sang d’un l’agneau ait pu véritablement ôter le péché ?... En réalité, il est une figure prophétique de celui qui, bien plus tard, va donner sa vie pour l’humanité entière.

Peu de temps avant les fêtes, un homme a été jusqu’à donner sa vie[1], verser son sang, pour sauver une autre personne prise en otage. Il ne la connaissait pas et savait probablement quel serait le sort que lui réservait le terroriste. Peut-être espérait-il désarmer le preneur d’otage, mais rien n’était plus incertain. On ne saura sans doute jamais ce qui a traversé l’esprit de ce courageux gendarme. Il laisse en tout cas un exemple que peu sans doute sont prêts à suivre.
Il a été cité en modèle par beaucoup, parfois hélas décrié par quelques-uns. Comparativement, le sacrifice librement consenti par Yéchoua’, lui innocent, pour nous coupables, serait-il moins pertinent ? D’une portée plus grande assurément et pour ceux qui le suivent, une espérance qui nous transporte jusque dans l’éternité.

J’imagine parfois ce qu’aurait pu être la une du «Jérusalem post» au lendemain de la crucifixion de Yéchoua’ il y a 2000 ans :
«Un courageux et innocent rabbin donne sa vie en rançon pour des coupables, ceux-là mêmes qui l’avaient condamné
Sera-t-il cité à l’ordre de la nation? Recevra-t-il la Légion d’honneur à titre posthume?
Difficile pour celles et ceux qu’il a rachetés de réaliser le prix qu’il a payé. Il laisse en tout cas un exemple à suivre. Mais combien vont-ils vraiment le suivre à présent qu’il est mort?
À moins de sortir vivant de la tombe… personne ne se souviendra de lui… ni ne comprendra son geste!» Sauf que justement…

Guy ATHIA



[1] Il s’agit d’un lieutenant-colonel de gendarmerie dans l’affaire de la prise d’otages de Trèbes.

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